in Goldfield we believe { contexte }

Si pour vous, la pépite d'or du Nevada s'appelle Las Vegas, alors vous n'êtes pas encore prêt à nous rejoindre. Vous allez passer à côté de nous, et de ce que nous bâtissons. Nous ne serons pourtant pas bien loin, mais vous êtes loin de nos rêves et votre ambition n'a rien à voir avec la nôtre. Vous rêvez d'argent ou de strip-teaseuse, nous rêvons bien plus grand. Notre rêve, c'est Goldfield.

Des milliers de personnes ont rêvé d'y faire fortune au début du XXème siècle, car comme son nom l'indique, à Goldfield, il y avait de l'or. Beaucoup d'or. Comme bien d'autres villes de notre continent, Goldfield a connu une montée fulgurante, mais l'enthousiasme est redescendu aussi vite qu'il était monté. L'or se fit de plus en plus rare, et un incendie en 1923 découragea les derniers habitants. Depuis, Goldfield est une ville fantôme, une parmi tant d'autres.
Goldfield. Rien que son nom me donnait envie, pourtant je n'y avais encore jamais mis les pieds.

J'ai foulé la terre battue de Goldfield il y a quatre ans. J'ai posé les yeux sur son hôtel de briques rouges, qui tenait encore debout depuis toutes ses années, et j'ai su que je ne partirais plus. A quoi bon ? Nous partagions un appartement miteux, c'était tout ce qu'on pouvait s'offrir. J’enchaînais deux boulots aux antipodes de ce que j'espérais avec mon diplôme. Les factures tombaient sans cesse, les prix augmentaient toujours, et les commerces faisaient faillite partout autour de nous. Et c'était partout pareil. Et là, devant mes yeux, un hôtel de quatre étages, personne à des kilomètres, et un nom fantastique. Goldfield

Nous y sommes depuis quatre ans, nous, les quatre re-fondateurs de Goldfield. Rapidement rejoint par d'autres, nous retapons la ville. Nous avons de l'espace, des dizaines de maisons en ruine, et cet hôtel toujours debout. Nous avons de la place à revendre. Façon de parler, car ici, rien ne se paie. Vous venez, vous participez, nous partageons. Le gîte et le couvert en échange de votre sueur et de vos idées.
Aucune facture. Pas de patron. Pas d’impôts. Pas de police. Pas de réseau. Pas d'électricité ni d'eau courante, aussi l'expérience n'est-elle pas faite pour tout le monde. Mais la liberté et la solidarité, y'a qu'ici qu'on la peut la vivre pleinement.

A Goldfield

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